Le lundi 2 janvier 2023

Serge Grouard, médaille d'argent pour Orléans

Immigration : une médaille d'argent pour ORLEANS, et un prix d'attractivité pour plusieurs villes du LOIRET  

Les lecteurs orléanais du Figaro ont eu la surprise de voir leur bonne ville monter sur le podium des grandes villes où l'immigration progresse le plus - en termes relatifs - depuis 10 ans.

Part (%) des immigrés dans la population de 2008 à 2018 

rang       ville                                             2008                  2018

1.            Metz (57).               4,9.             12,00%.              16,9%
2.           Mulhouse (68).       4,10.           22,00%.              26,1%
2.           Orléans (45).           4,10.           14,30%               18,4%
4.           Saint-Étienne (42)  4,00.           13,60%.              17,6%
4.           Le Mans (72).          4,00.           5,60%.                9,6%
6.           Rouen (76).              3,90.           8,00%.               11,9%
7.           Angers (49).             3,80.           6,70%.               10,5%
7.           Rennes (35).             3,80.           7,70%.               11,5%
8.          Tours (37).                 3,50.           8,20%.               11,7%

Source: le Figaro du 18/11/22 à partir des bases de données INSEE/Observatoire des Territoires

Notez que selon la définition de l'Insee: un immigré est une personne née étrangère à l'étranger et résidant en France ; bien entendu, certains immigrés ont pu être naturalisés français après leur arrivée. 

Hors concours, la ville de Metz, où la part des immigrés progresse de 4,9 points en dix ans ; mais le match est serré entre Mulhouse et Orléans pour la seconde place, avec une progression de 4,1 points dans la ville de Jeanne d'Arc à égalité avec la ville de Peugeot; nous détenons désormais - avec 18,4% - la troisième place des grandes villes de France pour l'attraction des immigrés; les tourangeaux sont loin derrière nous, avec 11,7%. 

Faut-il s'en réjouir ou s'en inquiéter ? Curieusement, l'universitaire de référence de la NUPES, Sandrine Rousseau, a choisi de se scandaliser de cette publication:

Sandrine Rousseau

Tranquillement, ce week-end, le @Le_Figaro a sorti un classement des villes française en fonction du nombre d’immigrés qui y habitaient. À quel moment se réveille-t-on sur la banalisation de l’extrême-droite ?

On savait  déjà que madame Rousseau considérait les métiers d'ingénieurs comme nocifs et qu'elle leur préférait les pratiques de sorcellerie; on apprend maintenant que les métiers de statisticiens et de démographes relèvent de l'extrême droite; on attend donc désormais que cette professeur d'économie jette un sort maléfique sur les comptes nationaux - qu'elle accuserait de fascisme - ou sur les séries économiques longues - relevant d'un patriarcat nauséabond. 

Mais Sandrine Rousseau n'est pas la seule à être allergique aux chiffres. Ainsi Thomas Portes, soutien de Jean-Luc Mélenchon et fraîchement élu député du 93 a envoyé un tweet furieux:

Thomas Portes @Portes_Thomas

Immonde @Le_Figaro

C’est quoi la prochaine étape ? Par couleur de peau ? Par religion ? À vomir.

Ces militants qui luttent résolument contre les tableaux statistiques oublient que le grand timonier de la NUPES est un partisan résolu de la créolisation de la population française, et qu'il se sent très mal lorsqu'il est entouré d'une foule de blonds aux yeux bleus. Comment remonter le moral de monsieur Mélenchon et de ses soutiens sans évoquer le sens de l'histoire et le processus de remplacement des populations ? Faut-il désespérer les militants du 93 et d'ailleurs, ainsi que les salons des médias dominants, ouverts à la diversité ?   

De notre côté, à RECONQUÊTE!45, nous sommes résolument derrière Spinoza: « Ni rire, ni pleurer, ni haïr, mais comprendre » Nous avons donc fait une première analyse des données sur l'immigration à Orléans et dans le Loiret.

Entre 2013 et 2018, le Loiret a gagné 13 200 habitants (+0,4% par an), alors que l’Indre-et-Loire ne progressait que de 0,2% par an, que L'Eure et Loir et le Loir-et-Cher restaient stables, et que le Cher et l'Indre se dépeuplaient rapidement (-0,5%. et -0,7% par an). La dynamique était déjà nette au tournant des années 2010. Entre 2008 à 2018 la population du Loiret a progressé de 28 000 habitants (678 800 contre 650 800). Au cours de ces 10 ans, la population immigrée est passée de 54 000 à 68 7000, soit plus 14 700 ; et la part des immigrés dans la population du Loiret est passée de 8,3% à 10,1%, au-delà de la part moyenne française de 9,8%.

Dans l'ensemble du Loiret, la progression la plus spectaculaire depuis 10 ans est celle des populations immigrées africaines hors Maghreb: + 6700 personnes (notamment Sénégal, Côte d'Ivoire, Cameroun et les deux Congo) ainsi que celle des originaires du Maroc, +2500 personnes. 

Si l'on examine la progression de l'immigration dans les unités urbaines du Loiret - à l'aide de la base de données de l'Observatoire des Territoires - on observe une très forte concentration de la dynamique entre 2008 et 2018. Seules quelques petites villes voient une progression modérée de la part des immigrés, notamment La Ferté, Beaugency et Sully. La progression est très forte dans deux unités urbaines: Pithiviers passe de 17,4% à 19,8% (plus 2,4 points) et Montargis passe de 11,3% à 14,8% (plus 3,5 points) 

Mais le phénomène le plus marquant est celui de la Métropole d'Orléans où la part des immigrés passe de 10,8% à 14,2% (plus 3,4 points). L'arbre de la commune d'Orléans, souligné par l'article du Figaro, ne doit donc pas cacher le reste de la forêt. Dans la plupart des communes de la métropole, on enregistre aussi des progressions importantes de la part des immigrés dans la population: Saran de 7,6% à 12,3%, Saint-Jean-de-Braye de 8,8% à 13%, Saint-Jean de-la-Ruelle de 15,6% à 18,2% et le record est à Fleury-les-Aubrais  de 11,1% à 16,8% soit plus 5,7 points en seulement 10 ans. La métropole se renouvelle sous nos yeux, mais  - comme les grecs le pensaient - Zeus peut rendre aveugles ceux qu'il veut perdre...

Pour l'ensemble du Loiret, les tableaux détaillés tirés du recensement de 2018 montrent que le taux de chômage des immigrés est très supérieur à celui des non-immigrés: 23,6% contre 11,1%. L'écart, de 12,5 points est bien supérieur à celui qu'on observe dans l'ensemble du pays (à 9,4 points, soit de 21,3% à 11,7%). L'attractivité du Loiret ne tient donc pas à un marché du travail particulièrement dynamique qui jouerait le rôle d'aimant. La question reste donc ouverte, pour des prochaines investigations. Il faudrait en particulier étudier le rôle des filières ethniques et religieuses et celui de certaines associations.

Pour finir, nous présentons une synthèse de l'évolution des migrations, selon le découpage des Zones d'Emploi établi par l'INSEE du Centre-Val-de Loire

En matière d'attractivité, la zone d'emploi d'Orléans domine largement depuis 10 ans et elle culmine à 10,8% en 2018 ; la zone de Gien plafonne, la zone de Pithiviers la dépasse et la zone de Montargis présente un sursaut important entre 2013 et 2018. 

Bien entendu, il faut rester prudent sur la précision de tous ces résultats : les immigrés qui n'ont pas de titre de séjour sont toujours assez rétifs aux recensements, en dépit de la qualité des équipes de l'INSEE et du fait que les données individuelles recueillies sont très strictement sécurisées par l'Institut. Les amateurs de chiffres pourront extraire les données de leur choix sur le site officiel de l'Observatoire des Territoires: https://www.observatoire-des-territoires.gouv.fr/part-des-immigres-dans-la-population.

 

source: Préfecture d'Orléans  à partir des zonages de l'INSEE


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